Quand je te vois si triste
Tu m’fous l’coeur en nuage
J’dois fair’ l’équilibriste
Tu m’laiss’s en plein cirage
Pour voir naître un sourire
Sur ton visage clos
Faut-il que je déchire
Mon prochain concerto.
J’ouvrirai des sentiers
En plein Amazonie
Pour te faire oublier
Tes heures d’insomnie
Je me ferai serpent
Pour étouffer ta peur
Et puis tout en rampant
Je deviendrai plongeur.
J’attendrai les orages
Pour t’offrir des fleurs
Je me ferai barrage
Pour endiguer tes pleurs
Pour te voir en printemps
Je me ferai tatouer
Tous les rêves d’Orient
Sous la plante des pieds.
Je te réchaufferai
Dans mes mains si fragiles
Je m’en irai mendier
Aux portes de la ville
Je me ferai prison
Pour que tu puisses voir
Le soleil guérison
De notre amour miroir.
J’accroch’rai mes chimères
A des trains de banlieue
Je n’jett’rai plus la pierre
Aux truands malchanceux
Je donn’rai ma chemise
Aux chiens de mon quartier
Tu seras ma Venise
Je s’rai ton gondolier.
J’irai même en enfer
Pour que tu puisses croire
Que le froid de l’hiver
N’est qu’image d’espoir
Je m’habill’rai de ciel
Quand tu voudras mourir
Je s’rai ton Père Noël
Tu n’auras qu’à m’écrire.
Pour couler dans tes veines
Comme un flot de Champagne
Je creus’rai des fontaines
Au flanc de mes montagnes
J’allumerai la lune
Au fond des océans
Je donn’rai ma fortune
Pour être ton enfant.
Alors on f’ra les fous
Et l’on s’embrassera
On jouera au matou
Qui court après les rats
On chant’ra la Bohème
Tout comme à l’Opéra
On se dira je t’aime
Et l’on s’endormira.
Paroles et musique : André GABORIT